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Diagnostiquer la stéatose en élevage laitier

La stéatose reste une dominante dans les troubles métaboliques du post-partum (> 50 % de prévalence, en France). Pourtant, elle est sous-détectée car le diagnostic de certitude repose sur le dosage de triglycérides hépatiques et requiert une biopsie de foie.

Objectif de l'étude : trouver des marqueurs simples mais fiables

L'objectif de cette étude égyptienne est de trouver et valider des marqueurs biochimiques simples pour améliorer la détection de la stéatose en élevage.

3 marqueurs validés :

➡️ AGNE > 0,62 mmol/L (Se : 82.6%, Sp : 91.7%)
➡️ BOH > 1,35 mmol/L (Se : 91.31%, Sp: 86.4%)
➡️ Activités des enzymes hépatiques (AST, ALT, GGT) : augmentation significativement corrélée à la sévérité de la stéatose

Stress oxydant : cause et conséquence de la stéatose

➡️ Stress oxydant (MDA, NO) : très augmenté chez les vaches atteintes de stéatose
➡️ Capacité antioxydante 3 x plus faible chez les vaches en stéatose

Rôle des endotoxines dans le développement des maladies du péripartum

Cet article détaille l'implication possible des endotoxines dans le développement des maladies du péri-partum :

  • Acidose ruminale subaiguë,

  • Fourbure,

  • Mammite,

  • Rétention placentaire,

  • Métrite, endométrite, infertilité,

  • Lipidose hépatique,

  • Déplacement de caillette

  • Fièvre de lait

Indicateurs biochimiques pertinents en élevage allaitants

Je vous recommande la lecture de cette thèse qui fait le lien entre des déséquilibres nutritionnels, les indicateurs biochimiques qui leurs sont corrélés et l'apparition de pathologie chez la mère ou chez les veaux, en élevage allaitant charolais.

Ce que je retiens :

  • Avant vêlage : les indicateurs pertinents sont la NEC, les AGNE, l'urémie, le pH urinaire

  • Après vêlage : les BOH et l'urémie sont les indicateurs les plus pertinents.

Impact des oligoéléments sur la santé en élevage allaitant

Trace Minerals Supplementation with Great Impact on Beef Cattle Immunity and Health.
Palomares, 2022, Animals, 12, 2839.

Dans cet article de synthèse, Palomarès rappelle les principes de bases de la gestion préventive de la santé des bovins allaitants en insistant sur l’importance d’une bonne gestion de la nutrition, notamment de la supplémentation en oligoéléments. Il rappelle le fonctionnement du système immunitaire des bovins et explique le rôle de 5 oligo-éléments majeurs dans le fonctionnement de l’immunité (Zn, Cu, Mn, Se et Cr). Enfin, il donne les recommandations d’apports de ces oligoéléments en élevage allaitant et rappelle l’importance d’évaluer le statut en oligoéléments des animaux. Cet article se conclut par une synthèse bibliographique portant sur l’intérêt des supplémentations en oligoéléments sur la santé et l’immunité des bovins allaitants.

Quel profil de variation de la calcémie est associé à un risque accru de pathologies du post-partum ?

Association of transient, persistent, or delayed subclinical hypocalcemia with early lactation disease, removal, and milk yield in Holstein cows,
McArt and Neves, 2019, J. Dairy Sci. 103:690–701

Cette étude démontre que les vaches diffèrent dans la dynamique de variation de la calcémie plasmatique en post-partum immédiat, et que ces différences sont associées au risque de maladie ou de réforme dans les 60 premiers jours de lactation, ainsi qu’à la production laitière sur les 10 premières semaines de lactation. 

Cette étude nous rappelle l’importance de la prévalence de l’hypocalcémie subclinique en début de lactation chez les vaches laitières : plus de la moitié des vaches (qu'elles soient primipare ou multipare) présente une hypocalcémique subclinique dans les jours suivant le vêlage.

Les vaches présentant une hypocalcémie persistante ou retardée avaient 2 à 4 fois plus de risque d’être réformées ou malades (acétonémie, métrite, déplacement de caillette) que les vaches normocalcémiques
, et avaient plus de risque d'avoir une moindre production laitière que les vaches normocalcémiques.

Stress oxydant chez les veaux nouveaux-nés

Effect of colostrum redox balance on the oxidative status of calves during the first 3 months of life and the relationship with passive immune acquisition
Abuelo et al.,The Veterinary Journal, Volume 199, Issue 2, 2014, p 295-299

Chez le veau nouveau né, le passage de la condition intra-utérine à l’adaptation au milieu extra-utérin (oxygénation via la respiration pulmonaire, froid, variations de température, mise en place de la digestion, pathogènes, cortisolémie élevée suite au vêlage, etc) va engendrer une production importante de radicaux libres, pouvant entraîner un stress oxydant si la défense antioxydante n’est pas suffisante.

Cette étude intéressante démontre que l’indice de stress oxydant (OSi) est très élevé chez le veau pendant le 1er mois de vie, lié à une capacité antioxydante extrêmement basse. La supplémentation en antioxydants à la naissance peut être une solution intéressante pour prévenir les dommages su stress oxydatif.

Intérêt d’une supplémentation en antioxydants à la naissance ?

Parenteral Antioxidant Supplementation at Birth Improves the Response to Intranasal Vaccination in Newborn Dairy Calves
L’injection d’antioxydants au veau à la naissance : 
  • ↘ la production d’espèces réactives de l’oxygène et de l’azote
  • ↗ la capacité antioxydante
  • ↘ l’indice de stress oxydant
  • ... mais surtout, améliore la réponse immunitaire des veaux suite à la vaccination (réponse immunitaire + précoce et + forte)

Synthèse des connaissances et des solutions de prévention de l'hypocalcémie

Transition cow calcium homeostasis - Health effects of hypocalcemia and strategies for prevention
Wilkens et al, Animal Health symposium : Transition Cow Calcium Homeostasis

Cet article de synthèse récapitule l'état des connaissances chez les ruminants sur la régulation de la calcémie, les effets de l'hypocalcémie sur la santé et la production, et les stratégies de prévention de l'hypocalcémie en péripartum.

Inflammation génitale en post-partum : physiologique ? Jusqu'à quel point ?

L'inflammation génitale post-partum de la vache.
Deguillaume L. Médecine vétérinaire et santé animale. AgroParisTech, 2010.

Les bovins se distinguent des autres espèces de mammifères par une contamination microbienne inévitable de l'utérus au moment du vêlage, à l'origine d'une mobilisation de l'immunité génitale de l'animal. Cependant, alors que l'inflammation utérine post-partum est systématique et physiologique, sa persistance au-delà de 21 jours post-partum (JPP) devient pathologique.

Cette inflammation pathologique est pour autant assez fréquente dans nos élevages français :
  selon le moment du prélèvement, entre 36 et 41% des vaches présentaient une inflammation pathologique du col et entre 43 et 57% des vaches avaient une inflammation pathologique de l'utérus.
 
Une proportion de neutrophiles endométriaux ≥ 6% entre 21 et 35 JPP était associée à une diminution du taux de gestation dans les 300 JPP. 
Un pourcentage de neutrophiles ≥ 1% moins de sept jours avant la mise à la reproduction était associé à une diminution du taux de réussite à l'insémination. 
Par ailleurs, l'inflammation du col était également associée à une réduction des performances de reproduction. 
Les inflammations endocervicale et endométriale avaient un effet additif, leur présence simultanée avant 35 JPP étant plus délétère pour la fertilité que la présence de chacune d'elles séparément.